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Rando vélo vers l’océan, entre Charentes, Saintonge et Médoc 5-6-7

Lors d'une rando vélo entre Charentes, Saintonge et Médoc, vue de la plage du Crohot des Cavales, à proximité du domaine départemental de sports et de loisirs de Bombannes.

Lors d'une rando vélo entre Charentes, Saintonge et Médoc, vue de la plage du Crohot des Cavales, à proximité du domaine départemental de sports et de loisirs de Bombannes.

Suite du compte-rendu de la rando vélo avec bivouac en direction de la Saintonge et du Médoc. Après une première partie en compagnie de mon pote Marc, j’expérimente le voyage de retour seul entre Bordeaux et Angoulême. Evidemment, tout ne se passera pas comme prévu…

Rando-vélo seul : une première

Je n’aime pas trop faire des activités tout seul. Mais j’ai vraiment envie de passer du temps sur le vélo. Et je garde un excellent souvenir de ma première rando avec mon pote Marc en Ardèche en septembre dernier. Lorsqu’il m’a dit qu’il ne pourrait pas prendre plus de deux jours de congés pour notre deuxième rando, j’ai réfléchi. Après avoir parcouru la Saintonge et le Médoc, il allait prendre le train à Bordeaux. De mon côté, j’avais des congés à solder. Pourquoi ne pas faire le trajet Bordeaux – Angoulême à vélo tout seul ?

En voiture, on parcourt environ 120 km sur la N10. En vélo, on ne s’y risquera pas ! Heureusement, j’ai trouvé une voie verte entre Clérac et Barbezieux-Saint-Hilaire. Mon smartphone ne me servira pas de guidage. Son autonomie est limitée et je n’ai pas de batterie de secours. A la place, j’ai imprimé des portions de carte routière au 1/200.000e. Un principe : suivre à peu près le trajet de la N10 sur les petites routes parallèles.

Le compte-rendu (suite)

Pour les jours 1 et 2, ça se passe ici. Et pour les jours 3, 4 et 5, c’est là.

Jour 5 – Après les au-revoir, direction Angoulême ! Le sens de l’orientation…

Une première partie qui se passe bien

Après avoir quitté Marc, je me dirige vers le pont Gustave Eiffel sur la D1010, ex N10. Je n’ai pas le choix. Pour rejoindre Saint-André-de-Cubzac, c’est le seul pont sur la Dordogne que je peux emprunter. De loin, il vaut le coup d’œil !

Le pont de la départementale 1010 à Cubzac-les-Ponts, près de Bordeaux, construit par Gustave Eiffel (photo de Les Meloures affichée depuis Wikimedia sous licence GFDL)

Après le repas de midi, je m’élance sur l’ouvrage d’art. La chaussée n’est pas très large et rien n’est prévu pour les vélos. Pas très rassurant…

Si on ne se fie qu’au soleil, ça se complique !

Marc a un GPS de randonnée. Lorsque nous sommes ensemble, nous pouvons compter sur l’appareil. Mais là, je suis tout seul. Et sans sens de l’orientation ! Tant que les routes sont droites, je peux tout de même me diriger grâce au soleil. C’est ce que j’ai fait et jusque là, tout s’est bien passé. Mais dans les environs de Laruscade,  ça se complique ! Je réalise que je passe sous une voie ferrée exactement au même endroit. Je tourne en rond.

L’heure avance et je n’ai plus d’eau. C’est mon deuxième souci. J’ai beau me rendre vers le nord, je me retrouve au sud, à Marsas. Heureusement, au cimetière communal, je trouve de l’eau. En me désaltérant, je fais le point. L’après-midi est largement entamée. Autant chercher un endroit pour le bivouac. Dans ce secteur de forêts, il devrait y avoir le choix.

Trouver un lieu de bivouac, pas si simple !

Malheureusement, entre les contraintes de la N10 et le chantier de la ligne à grande vitesse (LGV) entre Tours et Bordeaux, ce n’est pas si simple ! Finalement, je passe une troisième fois au même endroit sous la voie ferrée… Je décide d’en profiter. Puisqu’elle est désaffectée, je vais la suivre à la recherche d’une clairière.

Au bout d’une centaine de mètres, je trouve un endroit passable. Je plante la tente et commence à préparer mon repas du soir. A une dizaine de mètres de moi, soudain, un joggeur passe. Il me salue. Je lui rends la pareille, plutôt surpris de sa présence. En m’approchant du trajet qu’il a suivi, je réalise qu’un chemin passe juste là. Tant pis. Je décide que ça ira pour cette nuit.

Le bivouac seul est un peu triste et ennuyeux. Heureusement, la fatigue me terrasse rapidement.

Jour 6 – La découverte de l’EuroVelo3

Rejoindre la voie verte de Clérac à Barbezieux

Hier soir, avant de me coucher, je me suis résolu à allumer mon smartphone. Les services de localisation sont particulièrement énergivores. Je ne me sers donc de mon appareil qu’en cas d’urgence téléphonique. Mais hier soir, j’ai décidé que c’était un peu une urgence. En quelques minutes, j’ai eu les informations que je souhaitais. Pour ne plus perdre de temps, j’ai fait le choix d’emprunter les grosses départementales jusqu’à la voie verte. Le trajet sera plus direct et je pourrai suivre la signalisation.

Certains se demandent peut-être ce qu’est une « voie verte ». C’est un itinéraire réservé aux « modes actifs » : piétons, vélos, rollers, personnes en fauteuil roulant…

Exemple de voie verte. Ici : « ancienne voie ferrée Châteauneuf-Barbezieux-Chevanceaux-Clérac transformée en piste cyclable » (photo de « rosier » affichée depuis Wikimedia sous licence GFDL)

A Bédénac, dans le centre du village, on trouve une aire aménagée avec toilettes, point d’eau, abri, tables de pique-nique… Pratique ! J’y fais ma pause du matin.

Lorsque j’atteins Clérac pour entamer la voie verte, c’est déjà midi. Le repas est l’occasion de réfléchir à la suite. Jusqu’à Angoulême, il me reste environ 80 km à parcourir, soit une journée d’une centaine de kilomètres. C’est bien plus que ce que j’ai fait jusqu’à présent en une seule fois. Mais d’un autre côté, le bivouac tout seul, c’est pas marrant ! En me préparant pour cette rando, je n’ai pas oublié mon éclairage. Je vais alors essayer d’arriver chez moi ce soir, quitte à y parvenir de nuit et exténué.

Sur la route des pèlerins…

Les 34 kilomètres de voie verte sont avalés rapidement. Me voilà à Barbezieux-Saint-Hilaire. Surprise ! Les panneaux directionnels présents sur la voie verte (cf. photo ci-dessus) sont toujours là. Je n’ai qu’à suivre la direction « Angoulême » pour emprunter des routes ouvertes aux voitures mais avec peu de circulation. En fait, je suis toujours sur l’itinéraire de l’EuroVelo3, la « Route des Pèlerins ».

Le parcours de l’EuroVelo 3, la route des Pèlerins (image affichée depuis le site officiel EuroVelo : http://www.eurovelo.com/fr/eurovelos/eurovelo-3)

Cette portion en voie partagée de l’EuroVelo 3 est aussi un tronçon de l’ancienne voie ferrée de Châteauneuf-sur-Charente à Saint-Mariens – Saint-Yzan. Cependant, elle a été déclassée bien plus tôt (à la fin des années 1960). Comme presque toujours dans ce cas, les parcelles correspondantes ont été vendues ou transformées en voies routières. Elle ne sera malheureusement donc pas convertie en voie verte. Et encore moins rouverte ! Mais une bonne partie de l’itinéraire est constitué de petites routes agricoles qui restent agréables à vélo.

Néanmoins, même si ces routes sont agréables, elles sont aussi vallonnées ! Avant d’arriver à Châteauneuf-sur-Charente, je sens la fatigue s’installer. L’après-midi est bien entamé. Je commence à avoir mal à la selle. Dans ce paysage de vignes, trouver un endroit calme et plat n’est pas une mince affaire. Les coups de feux fréquents (la chasse est ouverte ?) ne sont pas rassurants. Renseignement pris auprès d’un paysan, il y a un camping municipal à Châteauneuf-sur-Charente. Pourquoi pas ! Je suis tellement fatigué que je suis prêt à déroger à mon « trip » de camping sauvage.

Le camping municipal de Châteauneuf-sur-Charente

Situé entre la voie ferrée et la Charente, le camping est visiblement fermé. Vu l’état des équipements, difficile de savoir s’il ouvrira pour la pleine saison ou s’il a été abandonné ! Après tout, à Angoulême, le camping municipal au pieds du Plateau présentait des caractéristiques proches et il est fermé depuis des années. Tant pis, j’attendrai que les familles qui sont venues se promener partent pour planter sereinement ma tente sur la pelouse au bord de la rivière. J’aimerais bien me laver mais les conditions ne s’y prêtent pas vraiment. Vivement la douche ! N’ayant plus qu’une vingtaine de kilomètres à parcourir, j’y serai demain avant midi.

Jour 7 – Le retour

C’est le dernier jour ! Après une nuit où j’ai eu un peu froid à cause de l’humidité (une première pour les rando vélo), je suis pressé de rentrer. Vu mes problèmes sur le vélo, on peut dire sans grossièreté aucune que j’en ai plein le cul ! A tel point que je dois m’arrêter régulièrement. Je suis aussi vraiment à bout de forces. Pour parcourir les 22 km restants, il me faudra exactement deux heures. Heureusement, la dernière portion se fait sur la « coulée verte ». Je n’ai pas à faire attention aux voitures. A l’allure à laquelle je roule, les quelques piétons croisés n’ont même rien à craindre !

La coulée verte sur le territoire de la communauté d’agglomération d’Angoulême « GrandAngoulême » (photo affichée depuis le site de GrandAngoulême, )

La coulée verte est donc bienvenue mais j’habite sur le Plateau. Il va falloir grimper. La montée est un calvaire ! Arrivé chez moi, je ne prends pas le temps de me reposer. Je file sous la douche ! Propre, je m’effondre enfin sur mon canapé. Il est temps de faire le point.

Bilan de la rando sur la façade atlantique

Acheter du matériel… dont le vélo ?

Pour améliorer mon expérience, j’ai prévu d’investir dans du nouveau matériel. Il me faut par exemple des sacoches « clipsables » pour gagner du temps à chaque manutention.

Les sacoches arrières accrochées au vélo par scratchs et à remplacer par un modèle « clipsable ».

Mais il me faut aussi une solution technique pour mon problème d’orientation. Elle passera par la gestion de l’autonomie de mon smartphone. Des appareils existent certainement. Je vais commencer à me renseigner.

Je dois enfin trouver une solution pour la toilette. Lorsque les cours d’eau ne sont pas accessibles ou peu encourageants, il faut porter un peu d’eau en plus sur le vélo. La « vache-à-eau » me fait de l’œil…

Et puis, l’accessoire principal est à revoir. Le vélo gris ne m’a pas lâché. Mais je ne suis toujours pas rassuré ! Malgré les nombreuses heures de travail passées dessus pour le remettre en état de randonner, je prends une décision. Il va faire les bonheurs de l’association de réparation à laquelle j’ai adhéré. Dès que je trouverai un nouveau poste (mon CDD vient de se terminer), j’en achèterai un nouveau… apte à la randonnée ! Car, c’est sûr, je vais repartir !

Vivement la prochaine !

Repartir tout seul en rando vélo autonome, je doute. Deux journées et deux nuits m’ont convaincu : ça ne m’enthousiasme pas. En revanche, la rando à deux, c’est top ! Marc et moi étions d’accord : dès que possible, on repartira ! Il nous faudra cependant trouver une nouvelle destination. La ViaRhôna entre la Suisse et Lyon ? Ou alors un détour dans le Sud-Est pour continuer nos visites de vestiges antiques ? Mais cette deuxième option semble complexe pour le couchage. A voir. Et si Marc n’est pas disponible, à moi de convaincre d’autres amis…

Vivement la prochaine rando vélo autonome !

Fiche signalétique / résumé de la rando vélo vers l’océan entre Charentes, Saintonge et Médoc

Période

Début avril 2014

Durée

7 jours et 6 nuits avec train compris

Étapes prévues / distance totale réellement parcourue

Prévu : 40 à 50 km par jour

Réalisé : 400 km

Trajets aller et retour

Train jusqu’à Saintes pour l’aller et retour à vélo

Couchage

Sous tente en camping dit « sauvage »

Repas

Petit-déjeuner : Froid

Midi : pique-niques achetés sur place

Soir : préparés sur le réchaud (soupes déshydratées, semoule…)

Vu/visité

Ruines antiques de Saintes (Arc de Germanicus et amphithéâtre), Royan, la côte entre Soulac-sur-Mer et Lacanau, Bordeaux, la campagne charentaise au sud d’Angoulême

Rappel

Comme pour l’ensemble des articles de ce blog, je n’ai eu aucun contact d’aucune sorte avec les marques éventuellement citées. Le cas échéant, j’ai acheté sur fonds propres les produits et services utilisés.  

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