Comme le plateau ardéchois, l’océan atlantique vers Lacanau est une des destinations de vacances de mon enfance. Après une première expérience réussie il y a un peu plus de six mois, mon pote Marc et moi profitons des beaux jours à venir pour une nouvelle rando vélo avec bivouac. Cette fois-ci, direction la Saintonge puis le Médoc avant de revenir à Angoulême.
Explorer une autre destination de mon enfance
Après notre première expérience réussie en Ardèche, mon pote Marc et moi cherchons une nouvelle destination pour repartir en vélo sur quelques jours avec bivouac. Le travail nous a menés respectivement en Charente et Charente-maritime. Nous nous accordons rapidement sur la façade océanique, d’autant que le climat devrait nous être favorable, même au début du mois d’avril. C’est aussi une nouvelle occasion de voir ce qu’est devenu un de mes lieux fréquents de vacances pendant l’adolescence. Nous allons donc prendre chacun le train pour Saintes puis faire le trajet à vélo jusqu’à Bordeaux. Marc reprendra alors la voie ferrée pour retrouver le travail pendant que je profiterai de mes congés de fin de CDD pour regagner Angoulême tranquillement.
Le compte-rendu
Jour 1 – Saintes : brève visite avant de trouver un premier couchage
Depuis Angoulême, le TER se passe bien. Par chance, nos trains arrivent à peu près en même temps. Marc me rejoint. Il a voyagé au milieu des scolaires : train bondé et bruyant. Pas grave. On est prêts et plutôt contents de partir pour ces petites vacances.
Derniers réglages de la monture
En attendant le train de Marc, j’ai commencé par régler mon vélo. Tout va bien et pourtant, je ne suis pas rassuré. En effet, je voyage avec la monture que j’ai achetée pour 99€ (made in China) à la fin de mon année ERASMUS. Or c’était il y a déjà 9 ans et entre temps, j’ai eu de nombreux problèmes avec ce vélo. Pourtant, aucun d’entre eux n’était lié à sa conception. A vous faire croire aux malédictions ! D’ailleurs, pour partir en Ardèche, il y a quelques mois, ça n’avait pas manqué : j’avais dû emprunter le VTT d’un ami au dernier moment. Pour cette rando, j’ai continué à bichonner la monture pendant plusieurs mois. Et malgré tout, il y a un peu de jeu et de grincement dans le pédalier. Je ne suis pas rassuré et je pense que ça ne va pas me quitter pendant toute la rando…
Saintes ou « Mediolanum Santonum », une ville majeure pendant l’Antiquité
Assez intéressé par l’antiquité, je fréquente régulièrement le musée gallo-romain de Lyon. J’y ai appris notamment que parmi les voies principales de l’empire romain, on trouvait un axe Lyon – Saintes ou, plutôt, Lugdunum – Mediolanum Santonum. Il y a environ deux millénaires, nous aurions presque pu venir tout droit de notre région natale. Bon, c’est vrai qu’il aurait fallu partir de Lyon. D’accord. Mais c’est une anecdote qui me plait. En attendant, on peut admirer les vestiges de l’ancienne capitale de la Gaule aquitaine et de son importance à l’époque. Pour nous, ce seront l’Arc de Germanicus et les arènes.
L’Arc de Germanicus :
Il s’agit d’un arc routier à deux baies initialement bâti à l’arrivée de la voie romaine Lyon-Saintes (Lugdunum – Mediolanum Santonum), au niveau du pont romain sur la Charente. Sur proposition de Prosper Mérimée en 1843 l’arc fut déplacé à quinze mètres de son emplacement pour des travaux sur les quais de la Charente.
Arènes de Saintes (Amphithéâtre) :
Là encore, laissons la parole à Wikipéedia :
[…] commencé sous le règne de l’empereur Tibère (14-37 après JC) et terminé sous Claude (41-54 après JC), [il] était situé à Mediolanum Santonum (actuelle ville de Saintes), capitale de la civitas Santonum (la cité des Santons, subdivision administrative romaine) et de la province de Gaule aquitaine. [Il] avait pour fonction d’accueillir un grand nombre de spectateurs autour de représentations sanglantes et violentes. [Il] mesurait 126 mètres de grand axe sur 102 mètres de petit axe et pouvait accueillir entre 12 000 et 15 000 personnes. […] L’arène mesurait 66,5 mètres de long pour 39 mètres de large et était entourée d’un mur en blocs de grand appareil de 2 mètres de haut.
[…] L’amphithéâtre fut utilisé comme carrière lors du Moyen Âge et ne fut dégagé et restauré qu’au xxe siècle. Seules demeurent l’arène et les fondations de l’édifice ; quelques gradins ont été dégagés et remis en valeur.[…] Au cours du xxe siècle, l’amphithéâtre a accueilli de nombreux spectacles lyriques, dont la tradition se perpétue aujourd’hui à travers des spectacles « Sites en scène » au mois d’août. De nos jours ce site est plus calme et accueille des visiteurs toute l’année pour des visites libres ou guidées. Les festivals et les concerts permettent d’animer de nouveau l’arène comme à l’époque romaine.
Sortir de Saintes et trouver un lieu de couchage
Après Alba-la-Romaine en septembre dernier, nous retrouvons donc sur la route de notre rando vélo de nouvelles antiquités gallo-romaines. Peut-être est-ce le début d’une série ?!
Retour en selle. Comme souvent, à proximité d’agglomérations, nous avons du mal à trouver un endroit où planter la tente. Les abords d’un verger feront l’affaire.
Jour 2 – Rejoindre la véloroute voie verte « Vélodyssée » le long de la côte océane
Direction : Royan
La deuxième journée va nous permettre de rejoindre la côte. Nous nous dirigeons vers Royan pour prendre le bac en direction du Verdon. Le temps de la traversée, nous pourrons nous reposer.
L’architecture de Royan ne nous laisse pas un souvenir impérissable. Elle aura certainement un intérêt dans quelques années en témoignage d’une époque mais pour l’instant… Un avantage tout de même : nous sommes au bord de l’océan… ou « de la mer », comme on dit apparemment ici. Pour ceux qui n’en sont pas voisins, ça fait toujours plaisir !
La Vélodyssée ou EuroVelo1
Nous voilà désormais de l’autre côté de l’estuaire. Après la ViaRhôna en septembre dernier, nous parcourons désormais notre deuxième véloroute voie verte : la « Vélodyssée ». Cet itinéraire national de la Bretagne à la frontière espagnole constitue même une portion de l’EuroVelo1.
Les conditions de déplacement sont parfaites : une piste cyclable aménagée avec un jalonnement efficace. Le pied !
Dans les landes
Le soir approche tout de même et nous campons vers Soulac-sur-Mer, au milieu des landes.
L’océan n’est pas loin. Nous pouvons l’entendre. Nous ne résistons pas à la tentation de nous en approcher et, pourquoi pas, nous baigner. Tout dépendra de la température de l’eau…
Nous marchons. Et marchons. Et marchons encore. Nous sommes de plus en plus près de l’océan mais force est de reconnaitre que nous n’étions pas aussi proches qu’envisagé… Le parcours dans le sable est chaotique. Le relief est fatigant, surtout après une bonne journée de vélo. Incapables d’évaluer la distance qu’il reste à parcourir, nous nous résignons. Nous verrons la mer demain. Tant pis pour ce soir. Nous nous consolons avec le soleil couchant dans les pins.
Pour l’instant, aucun problème de vélo ! Je croise les doigts pour que ça continue. Demain, je vais découvrir ce qu’est devenu un des lieux de vacances de mon adolescence. Je n’ai pas le temps d’y penser trop. Je dors déjà.