Datant de l’époque moderne et perdu au milieu des champs dans la campagne française, le château du meilleur espoir a accueilli pendant de nombreuses années des enfants handicapés. Est-il dénaturé par les aménagements liés aux réglementations sur l’accueil des mineurs (sécurité, accessibilité, etc.) ?! Visite guidée d’un château plein de surprises !
Préambule
Comme pour l’ensemble des articles de ce blog, je n’ai eu aucun contact d’aucune sorte avec les marques citées et ai acheté sur fonds propres les produits évoqués.
Un château abandonné ?!
Comme souvent, c’est au détour d’une conversation anodine que j’apprends l’existence d’un château qui a fermé après avoir accueilli pendant de nombreuses années des enfants handicapés. Ni une, ni deux, je me mets au travail. Je finis par le localiser et, avec une amie, programme un déplacement, histoire de voir s’il est abandonné ou seulement fermé.
Arrivé sur place, nous faisons le tour du domaine. Un accès est ouvert. Nous nous approchons du bâtiment. L’état de la végétation ne laisse aucun doute sur l’abandon (provisoire, on l’espère) des lieux le jour de l’exploration.
Un petit tour d’horizon
Le château comporte plusieurs ailes et des dépendances, ainsi qu’une ferme et des serres.
Nous décidons de garder le meilleur pour la fin : d’abord la ferme puis les dépendances et enfin le bâtiment principal… si on peut y accéder !
La ferme
La ferme qui jouxte le château s’inscrit dans le périmètre du domaine. Il semble y avoir eu des travaux d’aménagement interrompus avant la fin : gros-oeuvre, isolation… Pas grand chose d’exceptionnel pour des explorateurs branchés « traces de vie quotidienne passée » !
L’exploration des dépendances
C’est à travers l’exploration des dépendances qu’on commence à imaginer ce que pouvait être la vie sur place lorsque l’établissement accueillait les enfants handicapés. Du matériel ou encore des inscriptions permettent de comprendre que des activités manuelles étaient proposées aux occupants. Des peintures Disney sur certains murs nous amènent également à penser que les locaux étaient peut-être eux-mêmes un support d’activité.
Et le château lui-même ?!
Vient maintenant le tour tant attendu du bâtiment principal, le château en tant que tel ! Va-t-on pouvoir entrer ? Aucune détérioration n’étant pour nous envisageable, nous nous mettons en quête d’une hypothétique entrée. Bingo ! Une porte est ouverte !
Rapidement, nous remarquons que l’architecture originale est difficile à appréhender sous les aménagements successifs. Les normes d’accueil du public, notamment mineur, et le manque de moyens financiers sont les ennemis du patrimoine ! Et les goûts en matière de moquette changent avec les époques…
Bien que les lieux aient été vidés, on trouve parfois quelques jeux de société, BD ou vêtements (perdus ?). De même, à l’extérieur, une table de ping-pong pourrit lentement mais sûrement tandis qu’un tricycle gît dans la cave.
Comme dans chaque château qui se respecte, on trouve une cave à vin. Mais dans un passé qu’on ne pourra pas dater, il semblerait que les propriétaires aient produit leur propre cru.
Lors de la visite, certaines pièces sortent vraiment du lot. Elles semblent à la fois plus récentes et nettement plus luxueuses que le reste du bâtiment.
Après l’émerveillement, un doute commence à nous assaillir, surtout, dans la pièce avec la baignoire « Belle-époque » et ses murs de marbre noir. Que vient-elle faire ici ?! Pourquoi cet écart avec le reste ? Même pour le directeur/la directrice des lieux, un aménagement comme celui-ci semble peu probable. En s’approchant du marbre, on a la réponse : c’est un décor ! Au gré de la visite, on aura plusieurs fois confirmation avec d’autres éléments (script/dialogues, plan des lieux de tournage…) que le château a connu temporairement une deuxième vie en accueillant des tournages pour la télévision.
Sortie et bilan
Nous faisons le tour du parc dans les hautes herbes pour rendre visite aux serres et ressortons enchantés de notre exploration. L’état de la végétation et des bâtiments ne laissent aucun doute sur l’abandon des lieux le jour de la visite. Comme à chaque fois, on se prend à espérer que cet abandon ne durera pas trop. Un bâtiment non chauffé se dégrade rapidement… sans compter les visites mal intentionnées ! C’est justement pour préserver l’intégrité du lieu et des quelques objets qui s’y trouvent (même si aucun n’est précieux, décors obligent !) que je ne donnerai aucune indication sur la localisation du château. De même, je ne reviendrai pas spécialement sur son histoire, au risque de fournir involontairement des informations.
Post-scriptum
Quelques semaines après la visite, je décide de retourner sur place afin de faire d’autres photos. Surprise ! Le bâtiment a été refermé. Fidèle à mes habitudes, je repars mi-déçu, mi-satisfait : le lieu est donc finalement de nouveau entretenu. C’est frustrant pour l’Urbex… mais c’est tant mieux pour le patrimoine !
Les photos ont été prises avec un iPhone 5C par une amie (merci EB !) et n’ont pas été retravaillées.